Jeudi 25 janvier à 19h, discussion : Contre toute justice ?

Sans vouloir revenir ici sur le terme ambigu de «  justice sociale  » promue au siècle dernier, force est de constater qu’on assiste depuis quelque temps à de multiples tentatives contemporaines de ripoliner le concept même de «  justice  ». Du côté de l’État et de ses larbins universitaires comme de l’autre côté de la barricade, ce dernier est désormais mis à presque toutes les sauces  : justice réparatrice, justice non punitive, vérité et justice, justice transformatrice, justice pour x, justice restaurative, et ainsi de suite. Leur point commun est généralement de souhaiter instaurer des médiations variées entre les individus impliqués dans le conflit (quitte parfois à les déposséder de leur histoire et de leur ressenti), quand il ne s’agit pas plus ou moins explicitement de tenter de préserver avant tout l’entité collective d’un éclatement brutal (la société, la communauté, le groupe humain, le milieu). Pourtant, si on sort un peu des dichotomies artificielles comme le fait que la justice serait l’opposé de l’injustice, alors qu’elle en est l’organisation à travers des codifications et des normes (ou des contre-normes) qui ne peuvent qu’écraser toute singularité, on pourrait s’interroger sur le sens d’un monde libéré de toute justice comme de toute autorité. Et puisque la façon dont nous luttons ici et maintenant n’est pas sans lien avec le monde auquel nous aspirons, commencer à nous débarrasser de toute notion de justice terrestre pour la renvoyer dans les mêmes poubelles que celles de l’inexistante justice divine…

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