Jeudi 25 avril à 19h : Causerie à partir du livre « Nature et Anarchie »

En 2022 paraissait la nouvelle édition augmentée du livre de Jack Déjean, « Nature et Anarchie » (384 p.), à partir duquel se déroulera cette causerie à la Bibliothèque Libertad le jeudi 25 avril à 19h, comme annoncé sur le programme de mars dernier.

Dans une première partie, ce livre revient sur la contribution de nombreux anti -autoritaires à propos du lien entre nature et liberté, vagabondant de Bakounine à Bookchin, ou de Reclus à Amoros, sans oublier des auteur.e.s peut-être moins connus comme André Léo, Georges Navel ou André Prudhommeaux. Ce qui offre à Jack Déjean une belle occasion d’aborder les critiques plus ou moins radicales et les luttes qui ont jalonné le développement de l’industrialisme, de la science, de la technocratie ou de l’informatique, le tout dans un rapport de plus en plus séparé d’avec notre environnement. Puis, le livre rentre dans le vif du sujet contemporain, nommé « Face à face avec l’ennemi et ses faux critiques », son dernier gros chapitre, qui pourrait servir de point de départ à cette causerie : qu’en est-il de la collapsologie, du capitalisme vert sous bannière écologiste, des impasses de l’alternativisme, ou des nouvelles chaînes énergétiques et technologiques ?

Même s’il est préférable d’avoir lu le bouquin, longtemps disponible en distro à la bibliothèque Libertad et dont on trouvera ici le pdf , cela n’est pas indispensable pour aborder les questions soulevées ci-dessus. Chacun.e aura en effet pu rencontrer différents avatars de ces tentatives de sauver l’existant au cours des luttes qui se développent depuis de nombreuses années, du nucléaire à l’extractivisme, en passant par toutes les formes d’exploitation industrielle de ladite « nature », qui ne nous est extérieure que tant que nous rompons pas avec les mirages de la civilisation particulière dans laquelle nous sommes plongés.

Extrait :
« Dire que l’anarchisme est dès son origine une pensée « écolo » relèverait de l’anachronisme. En revanche, il est dès le départ un assaut contre le développement capitaliste et industriel, avec tous ses désastres. C’est justement pour cela qu’il n’est pas écologiste, et contribue au contraire à éviter le piège d’une pensée réformiste et instrumentale. Il fournit des armes aussi bien contre la gestion salement industrielle du capital, ou celle plus novatrice qui se colle l’étiquette « verte » ou « durable ». Il n’est par ailleurs jamais question de la nature séparée des êtres humains y vivant, comme dans l’environnementalisme, et pas plus d’une nature sacralisée, comme chez les confusionnistes Gaïa ou chez certains et certaines primitivistes. La question de la nature n’est pas dissociable des milles manières dont les gens l’habitent. L’anarchisme ne cherche pas à sauver la planète sans se soucier des oppressions diverses que subissent les personnes, sans aspirer en même temps à une vie plus libre et plus égalitaire, fondée sur l’entraide et la subversion des rapports de domination. »

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Programme de mars 2024

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Discussion samedi 16 mars 2024 à 15h :
Retours sur l’insurrection
en Albanie de 1997

L’insurrection albanaise de mars 1997 est probablement l’un des événements le plus radical et le plus méconnu de ces dernières décennies. Souvent renvoyé, pour en neutraliser la portée, à l’anachronisme local ou l’archaïsme balkanique, ce soulèvement interroge pourtant encore aujourd’hui tant par sa radicalité — l’abolition de l’État y fut pour ainsi dire réalisée dans la presque totalité du pays, son échec — c’est à un mouvement déjà paralysé que fait face la force d’intervention internationale qui débarque

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dans le pays pour remettre de l’ordre, que sa postérité éventuelle. Se singularisait-il absolument ou signalait-il le début d’une nouvelle ère de lutte ? Et puisqu’on nous parle à tout bout de champ « d’effondrement », n’en a-t-on pas là un exemple riche de leçons pour l’avenir ? Sans occulter ses conditions particulières et malgré les infos très lacunaires à son sujet — un premier bilan d’étape a été réalisé dans le recueil « Albanie 1997, une insurrection oubliée ? », le mars albanais permet d’aborder moult enjeux des futures insurrections.

Le PDF du livre « Albanie 1997, une insurrection oubliée ? » est
disponible en ligne ici : Albanie 1997, une insurrection oubliée pdf

Jeudi 21 mars à 18h : InfoKiosk spécial équinoxe !

InfoKiosk spécial équinoxe ! C’est le moment de choisir des tracts et brochures sur les tables, des doubles de livres sortis du fonds de la bibli pour l’occasion, de visiter les nouveautés de la distro, d’emprunter un livre, de palabrer, grignoter et siroter, …

Discussion Jeudi 4 avril à 18h : Y a-t-il des guerres justes ?

La guerre ? Tout le monde la déteste. C’est sans doute plus vrai que le tant répété « tout le monde déteste la police » mais tout aussi faux. Plus vrai, car la guerre, avec les formes diverses et le degré d’atrocité qui peuvent s’y déployer, demeure pour beaucoup une catastrophe à éviter, un temps terrible où la vie est en pesanteur au-dessus de l’abîme. Mais aussi faux, car beaucoup justifient, dans certaines circonstances, sa nécessité et finissent par y prendre part. Si l’on s’en tient à ce que les Etats considèrent comme guerre, on se rend compte que leur propagande a même intégré le repoussoir qu’elle représente : Aucun camp ne recherche la guerre, c’est toujours à contre coeur, mais pour une bonne cause, que les belligérants se résigneraient à la faire, chaque camp trouvera chez l’autre les provocations qui le placeraient dos au mur ne laissant pas d’autre perspective que la guerre. Peu importe les raisons, les Etats et les puissants sauront justifier leurs guerres qui sont des moyens pour atteindre des buts et répondre à des logiques qui ne sont pas les nôtres.

Cette discussion pourra être l’occasion de réfléchir à la guerre, à ses logiques et à ses justifications, à décrypter les raisons qui amènent même certain-e-s se disant anarchistes à justifier la guerre des Etats et à vouloir jouer un rôle sur l’échiquier des ennemis de la liberté, à questionner comment les logiques de guerre peuvent aussi être présentes dans les luttes autonomes. Des réflexions pour nourrir nos perspectives d’actions dans des contextes plus ou moins proches du déchaînement meurtrier de la violence des Etats et de ses sujets.

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jeudi 15 février à 18h, discussion : Face au réarmement

programme février 2024 à télécharger

L’invasion russe de son Etat voisin ukrainien il y a 2 ans, moment clé dans un conflit armé qui se déroule depuis 2014, a fracturé le voile de paix que les européens aimaient célébrer depuis les deux premières boucheries mondiales. Une paix qui ne devait son nom que par l’absence de combats symétriques entre armées dans ces contrées. Le seul exemple de l’État français démontre que la paix ici est l’extension de la guerre ailleurs ; pas loin de deux cents opérations militaires hors des frontières menées depuis 1945 sans oublier les années de guerres pour tenter de conserver ses colonies, 3ème exportateur mondial d’armements, formateur en continu d’armées dans le monde pour contrer les mouvements insurrectionnels… L’opération de destruction et de punition collective à coups de bombes menée à Gaza contient du savoir-faire bien français.

La guerre commence ici, dans les « paisibles » contrées démocratiques où, plus ou moins comme ailleurs, la dévastation et l’exploitation de la terre et des êtres vivants, l’enfermement et l’élimination des récalcitrants à l’ordre social et l’expulsion des indésirables sont les éléments qui composent l’autre face de la guerre menée à l’intérieur par les Etats et les puissants. Pour mener leurs guerres, les ingrédients matériels et culturels sont constamment préparés et mobilisés avec plus ou moins d’intensité : les armes sont produites, les armées entraînées, le sentiment national inculqué pourra glisser vers la défense de la patrie face aux étrangers, l’allégeance à l’État pourra devenir un devoir de sacrifice, le travail et les infrastructures pourront être totalement orientés vers l’effort de guerre.

Les derniers discours venus du gouvernement déclinent le thème du réarmement à tous les niveaux. L’uniforme à l’école et le SNU obligatoires, la restructuration énergétique par la course aux ressources et le développement du nucléaire, le durcissement de la répression des migrant-e-s et des révolté-e-s, l’adaptation de l’économie au changement climatique, l’injonction à la procréation ou la mise au travail des improductifs sont présentés comme des mesures cohérentes pour le « réarmement de la Nation face au dérèglement du monde ». Cela passe évidemment par l’accroissement de la production d’armes, un domaine qui est devenu une priorité au niveau européen et qui marque une tendance assumée de la part des Etats à la militarisation pour affronter les temps à venir.

Face au spectre de la guerre généralisée, de la « fin des temps » ou du fascisme rampant, on se passera des appels à mettre de côté ses idéaux ou à participer avec zèle à ce qui sera perçu comme un moindre mal pour éviter le pire. Face aux vieilles recettes et aux nouvelles élaborations pour faire perdurer cette société de la domination et de la dévastation, il est toujours temps d’agir. Nous pouvons nous appuyer sur des idées et des expériences développées par les opposant-e-s aux Etats et à leurs guerres au fil du temps. Que ce soit par l’internationalisme en soutenant les déserteurs et en faisant tomber les frontières dans les combats pour la liberté, le sabotage de l’union nationale en soutenant les révoltes sociales ou la visibilisation et l’attaque directe des rouages de la guerre partout où ils existent. Nous pouvons sans doute en imaginer d’autres et se poser quelques questions. Quelles perspectives de luttes voulons nous porter aujourd’hui ? Comment voulons nous intervenir avec toujours à coeur de changer radicalement ce monde ?

Une petite sélection de textes choisis pour nourrir la discussion est déjà disponible à la bibli. A lire aussi la présentation d’un espace d’organisation et de discussions contre toutes les guerres qui vient de s’ouvrir à Toulouse, ainsi que l’appel international à saboter la guerre publié il y a quelques mois par des anarchistes depuis l’Italie.

Prochainement à la bibli (RDV à préciser) :

  • Retours sur l’insurrection en Albanie de 1997
  • Y a-t-il des guerres justes ? sur les justifications de la guerre
  • InfoKiosK de printemps le jeudi 21 mars
  • Autour du livre « Nature et anarchie » (disponible à la bibli)
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 Jeudi 25 janvier à 19h, discussion : Contre toute justice ?

Sans vouloir revenir ici sur le terme ambigu de «  justice sociale  » promue au siècle dernier, force est de constater qu’on assiste depuis quelque temps à de multiples tentatives contemporaines de ripoliner le concept même de «  justice  ». Du côté de l’État et de ses larbins universitaires comme de l’autre côté de la barricade, ce dernier est désormais mis à presque toutes les sauces  : justice réparatrice, justice non punitive, vérité et justice, justice transformatrice, justice pour x, justice restaurative, et ainsi de suite. Leur point commun est généralement de souhaiter instaurer des médiations variées entre les individus impliqués dans le conflit (quitte parfois à les déposséder de leur histoire et de leur ressenti), quand il ne s’agit pas plus ou moins explicitement de tenter de préserver avant tout l’entité collective d’un éclatement brutal (la société, la communauté, le groupe humain, le milieu). Pourtant, si on sort un peu des dichotomies artificielles comme le fait que la justice serait l’opposé de l’injustice, alors qu’elle en est l’organisation à travers des codifications et des normes (ou des contre-normes) qui ne peuvent qu’écraser toute singularité, on pourrait s’interroger sur le sens d’un monde libéré de toute justice comme de toute autorité. Et puisque la façon dont nous luttons ici et maintenant n’est pas sans lien avec le monde auquel nous aspirons, commencer à nous débarrasser de toute notion de justice terrestre pour la renvoyer dans les mêmes poubelles que celles de l’inexistante justice divine…

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[16/12, 15h] discussion autour de la révolte dans la prison de Vaughn aux USA en 2017

Le 2 février 2017 des prisonniers se sont emparés d’un des bâtiments de la prison dans laquelle ils se trouvaient dans le Delaware aux États-Unis laissant un maton sur le carreau. Malgré la répression qui a suivi cette mutinerie la plupart des inculpés sont restés solidaires les uns des autres et ont ainsi déjoué les accusations de l’État en obtenant que seuls deux inculpés ayant déjà des peines de perpétuités soient condamnés pour la révolte et le meurtre du maton. Une brochure (qui sera disponible dans l’infokiosque de la bibliothèque) compile des traductions de lettres que certains des inculpés ont écrit pendant et après les procès. Elles témoignent des questionnements, des analyses, des perspectives et de la détermination qui traversent ces individus que la révolte a rassemblé.

Après une présentation des circonstances qui ont précédé la mutinerie, de son organisation, de son déroulé et de ses conséquences pour ceux qui y ont participé, on pourrait discuter de la pertinence pour des anarchistes de se solidariser de telle révoltes et de comment on imagine le faire.

Bibliothèque Anarchiste Libertad
19 rue burnouf
75019 Paris
M° Belleville ou Colonel Fabien

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