Jeudi 23 février à 18h30
Suite de la discussion « A l’assaut d’un ciel ombragé ? »
Nous proposons de poursuivre la discussion du 3 novembre dernier (la présentation de celle-ci est disponible sur le blog de la bibliothèque ici ), ainsi que de discuter de l’hypothèse insurrectionnelle aujourd’hui.
Qu’est-ce qui pourrait favoriser le déclenchement d’une insurrection ? Comment les anarchistes pourraient-ils la favoriser, y contribuer, la précipiter ? Peut-elle aujourd’hui encore attiser un imaginaire anarchiste et révolutionnaire ? Peut-on encore parier qu’une goutte d’eau supplémentaire (et laquelle?) pourrait faire sauter les digues de l’apathie et de la résignation et faire éclater une colère enfouie et pourtant diffuse ? Dans ce sens, quels défis pourrions-nous alors tenter de relever en intervenant dans la conflictualité sociale dès maintenant ? Compte tenu du faible antagonisme face aux restructurations actuelles et aux sauts techniques et technologiques qui les accompagnent, n’est-ce pas se bercer d’illusions que de présumer de la qualité et de la pertinence du choix des cibles que feront les insurgés ? Quels liens une intervention anarchiste pourrait-elle établir avec des moments de protestations où de nombreuses personnes descendent dans la rue pour dire « non » à de nouvelles mesures, des protestations qui n’aspirant pas à une transformation radicale ne se réduise toutefois pas à la demande de préserver le statu quo antérieur ? Si oui lesquelles ? Loin de la prétention à accompagner ces mouvements d’une présence radicale, comment faire pour approfondir, élargir et faire durer le désordre ? Comment faire dérailler les mouvements de leur voie réformiste pour avancer dans la voie bien moins rassurante de l’inconnu insurrectionnel ? Comment contribuer à rendre le pouvoir détestable et la vie qu’a à offrir l’aliénation marchande et technologique insupportable ?
Nous proposons de partir, entre autres, de quelques-une de ces questions déjà posées il y a 10 ans (et que l’on retrouve dans la brochure Quelques contributions à la rencontre anarchiste internationale de Zurich 10-13 novembre 2012, ainsi que dans Contributions à la rencontre internationale autour du livre subversif, disponibles à la bibliothèque) afin d’écarter celles qui peuvent sembler caduques (et d’ailleurs pourquoi ?), se concentrer sur celles qui n’ont pas perdu de leurs pertinences et en soulever de nouvelles.
Jeudi 23 mars 18h
Discussion autour d’histoires de luttes contre les artères de la domination
L’histoire de l’agir anti-autoritaire est constellée de volontés individuelles, de minorités agissantes et d’attaques qui n’ont pas attendu de lendemains qui chantent, tout comme de défis et d’hypothèses révolutionnaires ayant sans cesse identifié de nouveaux piliers de la domination à abattre. Aussi n’est-ce peut-être pas tout à fait un hasard si certaines infrastructures du capitalisme industriel, liées à la communication ou à l’énergie, ont été régulièrement prises pour cible au fur et à mesure de leur transformation.
Des mâts du télégraphe sciés lors de grèves ou de tentatives insurrectionnelles jusqu’aux becs de gaz brisés lors d’émeutes urbaines au début du siècle dernier, en passant par les pylônes électriques explosés par des guérilleros anarchistes dans l’Espagne franquiste, jusqu’à ceux tombés dans les années 80 lors des luttes antinucléaires en France, en Allemagne ou en Italie, ou sabotés par la suite lors de luttes de territoire contre la construction de nouvelles lignes THT, les exemples passés ne manquent pas. A travers eux, c’est également un autre fil que les prises du Palais d’Hiver et autres affrontements de masse qui se dégage : celui d’une méthode de lutte asymétrique et qualitative contre des artères qui alimentent jour après jour le pouvoir de leurs flux, et se trouvent un peu partout à portée de mains audacieuses.
Pour imprimer et faire tourner le flyer, c’est ici.