« N’étudiez pas les pauvres et les sans-pouvoir, tout ce que vous direz sera utilisé contre elleux« , auto-édité il y a quelques mois, n’est pas un livre comme les autres. Non pas parce qu’il est à prix libre et fait largement tourner son pdf, mais parce qu’au bout de sept ans d’écriture à plusieurs mains, il refuse toujours de lâcher l’affaire et d’adoucir la colère éprouvée en 2017 face une thèse d’ethnographie qui a pris pour terrain un groupe militant local en bafouant toutes les bases de la confiance.
Ce faisant, le bouquin ouvre un paquet de questions qu’on se propose de discuter ensemble à la bibliothèque Libertad lundi 21 avril à 18h, et dont la liste n’est pas close : Pourquoi accepter que des universitaires viennent étudier « nos » espaces, « nos » luttes ou « nos » communautés, et comment éviter de se faire avoir ? Que signifie utiliser le milieu et les camarades à des fins d’études institutionnelles, plutôt que les dominant.es et la domination ? Qu’est-ce qui nous fait accepter la recherche universitaire, dans sa forme la plus crue, comme dans la situation relatée dans le livre, mais aussi de manière plus subtile ? Pourquoi, par exemple, dans des espaces de luttes comme dans des lieux anarchistes, on valide et légitimise le savoir universitaire ? Qu’est-ce que cela vient raconter de nous et de nos perspectives ?
Quelques exemplaires du bouquin, sous-titré « Guide d’autodéfense face aux chercheurs/euses dans les espaces minoritaires et/ou de luttes » sont encore disponibles à la bibli, où il sera aussi réimprimé en mode brochure au cas où.